Sortie de terre « sous l’impulsion » du duc de Morny, demi-frère de Napoléon III, et reconstruite dans les années 30 dans le style néo-normand, la gare de Trouville-Deauville dont les voies se prolongent quasiment jusqu’à la mer a toujours représenté pour le voyageur, plus qu’un terminus, une porte ouvrant sur mille mondes où il est raisonnable d’imaginer rencontrer tout le monde. Ses quais, en effet, ont vu défiler Marcel Proust, Coco Chanel, Sacha Guitry, Rita Hayworth, Yves Saint-Laurent, Françoise Sagan… Mais aussi, « chabadabada », un Homme et une Femme, des festivaliers, des vacanciers, des fous de chevaux, des randonneurs, de joueurs, des familles, des snobs, des humbles, des show-off, des discrets, chacun venant trouver sur la Côte Fleurie « un peu de ses rêves » faits de couchers de soleil romantiques, de ciels normands pommelés « à la Boudin », de l’ombre de Margueritte Duras planante sur les Roches Noires, de verte campagne qui se déverse dans les flots, de balades en pleine nature, de cocktails sur la plage, de machines à sous, de roulette, de sports de glisse…